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Lévriers espagnols : « un lévrier ne vaut pas la balle pour le tuer »

En décembre 2017, le Congrès espagnol a approuvé le projet de loi modifiant le statut  juridique des animaux pour qu’ils ne soient plus considérés comme un « bien meuble » donc  un bien matériel. Les faisant passer sous le régime juridique d’ « être vivant doté de  sensibilité ».

Pourtant l’Espagne n’est pas épargnée sur ses terres par le sang de la torture,  de la maltraitance et de la cruauté envers les animaux. Spécifiquement, avec le cas des  lévriers espagnols.  

En effet, l’Espagne, tout comme le Portugal, fait partie des seuls pays européens à autoriser la chasse sans fusil. Il s’agira alors pour le lévrier d’attraper le gibier à la course et de le tuer.

Environ 190 000 chasseurs aussi appelés galgueros se livreraient à cet exercice barbare en  Espagne. Pour rappel, l’usage premier du lévrier a été la chasse, laquelle visait des gibiers divers en fonction de leur race comme le lièvre pour les greyhounds, whippets, et galgos, le daims pour le deerhound écossais, le loup pour le barzoï russe ou l’Irish wolfhound, la gazelle pour les sloughis et azawakhs.

En ce qui concerne la France, l’utilisation de lévriers dans la chasse est interdite depuis 1844. 

Chaque année, des milliers de galgos et de podencos sont traditionnellement élevés pour la chasse. Sont organisés également, des concours de chasse au lièvre appelés « carreras el campos » dans différentes régions où les lévriers sont lâchés en couples et le vainqueur étant celui qui attrape le lièvre. Le vainqueur fera la fierté de son maître, de stades en stades.  

A l’inverse, si au contraire le lévrier est considéré comme ayant mal chassé et que le galguero estime avoir été déshonoré en perdant une course, la souffrance se devra d’être à la hauteur du supposé affront. Il s’en suivra d’atroces sévices : le chien pourra être pendu avec les pattes postérieurs touchant le sol assurant ainsi des heures d’agonie. L’idée de cette pendaison et de faire agiter les antérieurs du chien évoquant ainsi l’idée des mouvements d’un pianiste sur son clavier. Ces bourreaux usent également du terme de Dactylo. A ce jour, une seule condamnation judiciaire : un galguero, président d’association de chasse, a été condamné en octobre 2013 à Tolède à sept mois et demi de prison pour avoir pendu deux  de ses chiens. 

Aucun espace de vie sur la planète n’est épargné des actes de cruauté envers les animaux. En Espagne, la barbarie prend sa source dans une conception de l’honneur qui dans la  représentation sociale en vigueur, est prédominante. Autrement dit, dans cette posture, un  galguero est déshonnoré lorsque le chien n’attrape plus de gibier, ce qui lui donne alors le  droit de se venger et de faire souffrir l’animal pour laver l’affront. Les idées d’actes de  cruauté ne se font pas rares : brûlés vifs, trainés derrière des voitures, les membres brisés  pour qu’ils ne puissent pas revenir, battus à mort, jetés dans des puits, piqués à l’eau de  javel, abandonnés les deux pattes avant cassées, blessés au couteau… 

Avant même d’en arriver à cela, les conditions de vie des galgos sont effroyables. Detenus  enfermés, ils ne sortent que pour la chasse où ils sont transportés dans des conditions  innommables souvent attachés derrières la voiture. Les galgas et podencas sont la plupart du temps destinées à être mère porteuse et enchaîner alors portées sur portées. Une vie se  résumant à l’enfermement ou à l’attache, vie qui se limite à procréer pour renouveler le cheptel. 

Les associations estiment à 50 000 le nombre de chiens tués, abandonnés ou mutilés, tous  les ans notamment à la fin de la saison de la chasse début février.  

Certains galgos et podencos seront ramassés et placés en « perreira » sorte de fourrières de fortune surpeuplés où la nourriture se fait rare, les soins n’y sont pas pratiqués et où les  chiens seront gazés dans des conditions approximatives au bout de 14 jours, délai légal.  

Certains auront la chance d’être sauvés par des associations espagnoles qui œuvrent sur  place pour les sauver. Il est estimé à moins de 10% le nombre de galgos et podencos qui  seront adoptés dans leur pays d’origine. D’où la nécessité des associations qui prennent le  relais en France, en Belgique, en Suisse etc.

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