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La liste rouge de l’UICN mise à jour : un constat mortel

« A chaque actualisation de la liste, nous confirmons ce que nous savons déjà, nous perdons de la biodiversité à un rythme sans précédent » alerte dans Le Monde, Craig Hilton-Taylor président de l’unité “liste rouge” de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) qui a rendu jeudi 10 décembre une mise à jour publique de ladite liste.

La liste rouge permet de fournir un indicateur dans le suivi de la biodiversité dans le monde.

Il est important de souligner que la liste rouge de l’UICN constitue l’inventaire mondial le plus achevé de l’état de conservation global des espèces végétales et animales. L’UICN explique la finalité de la liste rouge de la manière suivante : « Sur la base d’une information précise sur les espèces menacées, son but essentiel est d’identifier les priorités d’action, de mobiliser l’attention du public et des responsables politiques sur l’urgence et l’étendue des problèmes de conservation, et d’inciter tous les acteurs à agir en vue de limiter le taux d’extinction des espèces ».

Selon le système de la Liste rouge de l’UICN, chaque espèce ou sous-espèce peut être classée dans l’une des neuf catégories suivantes : Eteinte (EX), Eteinte à l’état sauvage (EW), En danger critique (CR), En danger (EN), Vulnérable (VU), Quasi menacée (NT), Préoccupation mineure (LC), Données insuffisantes (DD), Non évaluée (NE).

Les termes employés sont significatifs, nous parlons aujourd’hui de limiter les extinctions tout en sachant que les stopper, est aujourd’hui, quasiment devenu une chimère. 

Le vivant s’éteint, c’est une réalité. La liste rouge a pu étudier 128.918 espèces de plantes et d’animaux dont 35.765 sont considérées comme menacées d’extinction, 14.718 vulnérables, 13.285 en danger et 7.762 en danger critique d’extinction.

Plus alarmant, la liste des espèces disparues s’est allongée. A ce titre, l’UICN précise : « Parmi ces espèces, 40% des amphibiens, 14% des oiseaux et 26% des mammifères sont menacés d’extinction au niveau mondial. C’est également le cas pour 33% des requins et raies, 33% des coraux constructeurs de récifs et 34% des conifères ».

« La liste croissante d’espèces disparues est un rappel brutal que les efforts de conservation doivent s’intensifier de toute urgence », souligne dans un communiqué Bruno Oberlé, le directeur général de l’UICN.

Qu’il s’agisse du dauphin de l’Orénoque, de la noix de Macadamia, des 17 espèces de poissons qui peuplaient le lac Lanao aux Philippines, du chêne du Japon ou des dauphins d’eau douce désormais tous classés « quasi menacés » une chose est certaine l’extinction du vivant est rapide et certaine. 

La 6ème extinction massive est là et nous sommes les seuls responsables. Pour rappel, la vie sur Terre a presque totalement disparu à cinq reprises au cours des dernières 500 millions d’années à cause de changements climatiques comme notamment une intense période glaciaire, les éruptions volcaniques et la météorite qui s’est écrasée dans le Golfe du Mexique il y a 65 millions d’années. Ces événements sont couramment appelés les cinq extinctions massives.  Il est inquiétant de constater l’habitude qui a été prise d’entendre ce cri d’alarme et dans le même temps la banalisation des conséquences qui sont emportées. Nous vivons avec cette extinction et l’effet pervers qui a conduit à l’accepter. 

« Très peu, voire aucune des extinctions d’espèces des 100 dernières années n’auraient eu lieu sans l’implication de l’Homme » selon Elizabeth Kolbert auteur de l’ouvrage La Sixième Extinction. Cette dernière précise,  au cours d’une interview pour National Géographic, que les munitions de l’Homme « ne sont autres que la chasse, l’introduction d’espèces invasives, les évolutions climatiques. Nous touchons à nos standards géologiques. Nous modifions le fonctionnement de tous les océans. Nous changeons la surface de la planète. Nous détruisons des forêts entières et basons notre agriculture sur de la monoculture, néfaste pour de nombreuses espèces. Nous pêchons à outrance. Et la liste est encore longue ». Ces propos sont partagés et ne font plus le débat. Il est consensuel d’admettre l’implication directe de d’homo sapiens dans l’agonie actuelle de larges pans du vivant. « Bien qu’elles soient variées, les menaces qui pèsent sur les espèces ont un point commun, elles sont presque toutes causées par l’interaction des humains avec la nature : nos modes de production et de consommation non durables, le commerce illégal d’espèces sauvages, la pollution, les espèces envahissantes ou le changement climatique » explique, dans Le Monde, Craig Hilton-Taylor.  

Maigre consolation mais satisfaction tout de même, la Liste rouge recense 26 améliorations de statut. Parmi ces espèces, nous retrouvons la grenouille d’Oaxaca, qui est passé du statut en « danger critique » à « quasi menacées ». Également, le bison d’Europe est passé du statut « vulnérable » à « quasi menacé » avec une population qui est passé de 1800 à plus de 6 200 entre 2003 et 2019.

Aujourd’hui, la priorité est à la préservation des écosystèmes dans leur ensemble pour éviter que la nature qu’elle puisse fonctionner sans intervention de l’homme et ne ressemble à un zoo. Pour la conservation, les réserves naturelles, les divers sanctuaires sont indispensables, mais ne portent pas la solution. Ce sont des refuges pour la préservation, mais ce qui compte c’est ce qui doit se passer partout ailleurs, tout autour : un réensauvagement du monde naturel couplé à une réorientation générale de l’activité humaine dans le sens d’une réconciliation de son mode de vie avec  celui des autres espèces vivantes, une redéfinition de notre mode d’être et d’avoir au monde, de notre présence sur la terre en rupture avec un développement technologique tendant à créer des conditions de vie hors sol pour l’espèce humaine. Tendances destructrices d’une multitude de formes de vie.

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