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La chronique de la semaine : Animaux dans les cirques, Delphinarium, Ferme à fourrure ; est-ce vraiment la fin ?

Impossible cette semaine de passer à côté des annonces de Barbara Pompili, ministre de la transition écologique, qui ont fait l’effet d’une véritable bombe. Fin des animaux sauvages dans les cirques, fin de la reproduction des orques et dauphins en delphinarium, fin des fermes d’élevage à fourrure. Sur le papier, des annonces exceptionnelles qui étaient très attendues et qui semblent témoigner (après des dizaines d’années de combats des associations) d’une prise en compte des attentes sociétales fortes en la matière mais aussi de l’influence des pays voisins ayant franchis le cap depuis déjà longtemps.

Mais que savons-nous réellement des mesures qui devraient être mises en place ? N’est-il pas trop tôt pour crier victoire ?

C’est lors du conférence de presse au sujet du bien-être de la faune sauvage captive organisée mardi dernier que la ministre de la transition écologique a lâché la bombe « la présentation d’animaux sauvages dans les cirques itinérants va être progressivement interdite en France, ainsi que la reproduction et l’introduction de nouveaux orques et dauphins dans les trois delphinariums du pays » tout en présentant une série de mesure pour mettre un terme sous 5 ans aux fermes d’élevages de visons d’Amérique pour la fourrure  (4 en France).

Il faut dire que les associations plaçaient beaucoup d’espoir en Barbara Pompili lors de sa nomination au poste de ministre de la transition écologique. Et elle s’est montrée à la hauteur de ces attentes en faisant son possible pour sortir rapidement des mesures fortes en la matière.

Nous savons à quel point porter certaines mesures peut s’avérer difficile au sein d’un gouvernement dont le bien- être animal n’a jamais été une priorité, aussi cette volonté d’avancer en se sens se doit d’être saluée. Malgré tout, des incertitudes demeurent et certaines mesures évoquées peuvent questionner.

Concernant les animaux dans les cirques d’une part, il importe en premier lieu de noter que cette interdiction ne concerne que les animaux sauvages. Dromadaires, chiens, chats, chèvres et autres NAC continueront donc à être utilisés, mis en scène et trimballés de ville en ville pour faire le show. Il est probable d’ailleurs que leur utilisation se développe davantage. Mais surtout, cette interdiction ne concernera que les cirques itinérants. De facto, les cirques en hivernages ou implantés en lieu fixe pourront donc continuer d’exploiter la faune sauvage sous réserve de répondre aux mêmes obligations que les zoos (Ce qui devrait en réalité déjà être le cas, mais qui ne l’est quasiment jamais).

Ensuite, la mesure n’est accompagnée d’aucun calendrier. Pas d’échéance donc pour la mettre en place. Enfin, quid des milliers d’animaux sauvages, dont près de 500 fauves, actuellement détenus en cirques itinérants ?

Il n’y a pas de solution miracle. Aujourd’hui, il est tout simplement impossible de trouver une place en parc, sanctuaire ou réserve pour chacun d’entre eux, ce qui explique peut-être l’absence de calendrier. Interdire toute reproduction ou acquisition permettrait déjà de limiter les effectifs et faute de pouvoir tous les placer, on pourrait estimer que d’ici une vingtaine d’années, l’interdiction serait alors effective avec la mort des derniers captifs.

L’arrêt immédiat de la reproduction des dauphins et des orques ainsi que l’interdiction de toutes nouvelles introductions était également une mesure très attendue, après un premier chou blanc de Ségolène Royal en 2018 et son décret annulé par le Conseil d’Etat. On regrettera malgré tout que la mesure ne concerne que ces deux espèces et non l’ensemble des cétacés et otaries détenus dans ces delphinariums. En effet, si les minuscules piscines chlorées dont sont prisonniers orques et dauphins sont source de souffrance, cela n’en est pas moins vrai pour les autres espèces détenues dans les mêmes conditions.

Une dernière mesure, passée presque inaperçue, mais pourtant annoncée au même moment vient assombrir le tableau pourtant relativement prometteur de ces annonces. Alors que Barbara Pompili introduisait sa conférence en expliquant qu’« il est temps que notre fascination ancestrale pour ces êtres sauvages ne se traduise plus par des situations où l’on favorise leur captivité par rapport à leur bien-être » elle annonce dans le même temps une aide financière au bénéfice des zoos qui «  amélioreront les conditions de détention des animaux ». Le gouvernement demeure donc toujours prêt à financer la captivité des animaux sauvages, y compris au sein de zoos ne répondant pas forcément aux besoins des espèces qu’ils détiennent dès lors que ces derniers mettent en avant leur volonté d’améliorer leurs conditions de détention.

Enfin, l’excitation de ces mesures sommes toutes exceptionnelles est en partie retombée en apprenant qu’à ce jour, elles ne font l’objet d’aucun texte et restent donc non contraignantes. Leur mise en forme nécessitera sans aucun doute un long et rigoureux travail et Action Protection Animale se tient à la disposition du gouvernement pour lui faire partager son expertise en la matière.

Bien qu’elles suscitent beaucoup d’interrogations légitimes, ces annonces font parties des mesures les plus fortes en matière de protection animale de la dernière décennie et une chose est certaine : quelle que soit la forme juridique qu’elles prendront, le temps qui sera nécessaire pour les mettre en place et même s’il est certain que la France avait un wagon de retard sur les rails du bien-être animal, le gouvernement a fini par prendre le train en marche et ne peut désormais plus faire marche arrière. En sommes, le combat n’est peut-être pas tout à fait gagné mais c’est malgré tout une belle victoire à célébrer.

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