Le lobby de la chasse a fait un pas de plus vers la cruauté démontrant une fois encore que la seule réponse de l’Homme aux problèmes animaliers est en premier lieu l’abattage systématique.
Après les propos polémiques en mai dernier de Willy Schraen, Président de la fédération nationale de chasse, qui affirmait qu’il fallait « agir sur le chat » car il tuerait plus d’animaux que les chasseurs eux même en proposant de le piéger dès lors qu’il se trouve à plus de 300 mètres des habitations, un amendement visant à considérer le chat comme espèce nuisible, et donc chassable, a été déposée ce jeudi 8 octobre à l’assemblée nationale.
Précisément, trois députés du groupe « Liberté et Territoires » ont profité, en toute discrétion, du débat concernant la proposition de loi « Bien-être animal » pour déposer cet amendement visant à classer le chat dans les espèces nuisibles et à autoriser les autorités locales à ordonner la mise en place de battues administratives contre cette espèce.
Fort heureusement, cet amendement particulièrement polémique a été jugé irrecevable par l’assemblée nationale !
Ce texte, porté par François-Michel Lambert (EELV Bouches du Rhône) Frédérique Dumas (Haut de Seine) et Martine Wonner (Bas-Rhin) a suscité une vive indignation.
D’une part parce que le chat partage nos vies depuis des millénaires, qu’on le considère comme un animal de compagnie et que par conséquent les français y sont attachés mais aussi parce que cette initiative permet de se rendre compte que même l’espèce préférée des Français n’est pas à l’abri de l’avidité de l’homme à détruire et tuer les animaux qui le gêne sans chercher à mettre en place des solutions alternatives.
On ne peut le nier, la prolifération du chat domestique est un véritable problème pour la petite faune sauvage endémique et notamment pour les oiseaux.
Chaque année, le chat tue des millions de petits animaux, rongeurs et souris, et en effet dans le lot se trouvent des espèces menacées.
C’est un réel problème qu’il importe de prendre en compte dès maintenant mais qu’il est parfaitement possible de gérer en amont sans avoir recours au système particulièrement injuste de l’abattage qui a par ailleurs démontré son inefficacité et sa cruauté.
Des mesures peuvent et doivent être prises avant d’en arriver à la situation Australienne où les autorités ont autorisé et même encouragé le massacre systématique des chats pour « protéger » la faune endémique.
Depuis des décennies, les associations militent en faveur d’une stérilisation systématique des chats de particuliers car la prolifération féline est une source de souffrance pour les animaux concernés (Abandons, maladies, famines, actes de cruauté…) mais aussi pour la faune locale qu’ils chassent.
Si la prédation du chat constitue un problème, pourquoi ne pas tout simplement entériner la stérilisation systématique, à l’image de la Belgique qui a rendu la stérilisation obligatoire depuis 2018, et qui en plus de diminuer les effectifs, permet de préserver leur santé et de limiter les abandons ?
N’oublions pas que ceux qui proposent la mise à mort sont les mêmes qui tuent plus de 45 millions d’animaux chaque année (Sans compter le braconnage) et que sur la liste des 64 espèces classées chassables en Frances, 20 espèces sont inscrites sur la liste rouge de l’union internationale de la protection de la nature.
Sous couvert de protéger les espèces menacées, le lobby chasse propose donc d’abattre le chat alors qu’eux-mêmes exterminent en toute légalité.
Pourquoi donc ne pas commencer par supprimer de la liste des espèces chassables toutes les espèces menacées (soit 1/3 des espèces chassables en France !), plutôt que d’y intégrer de nouvelles espèces à tuer?
Il est incroyable de constater que dès que l’Homme se sent concurrencé par une espèce, et plus précisément lorsque cette espèce tue des proies que lui-même ne peut plus tuer, la première réponse émise est l’élimination de cette concurrence sans autre forme de procès.
L’Homme l’a fait et continue de le faire avec le loup, l’ours, et tous les grands prédateurs qui ont quasi disparus par son action.
Et aujourd’hui, il souhaite poursuivre son éradication méthodique avec les petits prédateurs, quand bien même il s’agirait d’ un animal de compagnie et que des alternatives existent.
Alors qu’il est le premier animal de compagnie en France, le chat est aussi une des espèces qui paie le plus lourd tribut sur l’autel de la souffrance.
Mal-aimé, mal connu, il est aujourd’hui la première victime de la maltraitance et de l’abandon en France. Souvent délibérément et illégalement piégé, tué, écrasé, abandonné, criblé de plombs, rejeté, ou livré à lui-même dans des colonies où règne la faim, la maladie et les bagarres, il est la victime de ce que nous avons fait de lui.
Ce n’est donc en aucun cas à lui de payer de sa vie le prix des erreurs collectives que nous avons commises.
La prolifération du chat est un problème pour l’espèce en elle-même ; sa stérilisation systématique permettrait sans aucun doute d’en limiter le nombre et donc de réduire significativement et sans cruauté tous les inconvénients qui en découlent.