La maltraitance ce n’est pas seulement la violence.
Depuis 3 ans, Ficelle n’avait pas vu la lumière du jour.
Sur le palier, l’odeur putride d’urine et d’excréments fouette le visage. Les voisins n’en peuvent plus et nous signalent que la chienne n’a pas été vu depuis des années. Pourtant nous le savons : un chien est détenu dans cet appartement et cette odeur que nous connaissons bien nous le confirme.
Décidés, nos enquêteurs parviennent à se faire ouvrir la porte. En effet, le détenteur de Ficelle est une personne mentalement instable et il est extrêmement difficile de rentrer en contact avec lui.
Dans la porte entre baillée se glisse une truffe timide. Ficelle restera de longs instants en retrait, comme si le pas de la porte était fermé d’un mur invisible. Elle est comme figée face à cette limite imposée par son détenteur et nous observe d’un regard profondément triste.
Lorsque nous pouvons enfin l’approcher, c’est le choc.
Ficelle est en obésité morbide (40,2kg), elle a une masse de la taille d’un ballon au niveau de l’abdomen, ses griffes sont si longues qu’elle a du mal à marcher, son poil est souillé… Son état général est clairement inquiétant.
Impensable de repartir sans elle. Ficelle sera immédiatement saisie et un plainte déposée.
Dehors, ses yeux peinent à s’adapter à la lumière naturelle. Ses pattes re-découvrent la sensation de l’herbe fraîche. Sa truffe hume l’air comme si elle voulait capter toutes les odeurs qu’elle n’a pu sentir.
Conduite chez notre vétérinaire, les examens révéleront en plus de cette énorme masse, des corps étrangers et métallique qu’elle aurait ingéré.
Plusieurs opérations urgentes sont à prévoir, ce qui représente un coût conséquent. Mais nous nous devons d’offrir à Ficelle toutes les chances de connaître la chaleur d’un foyer.
Les conséquences de ces privations ne sont pas seulement physiques. Elles sont aussi psychologiques et ficelle ne supporte pas de rester seule même un instant.
Un long travail de réhabilitation nous attends. Mais nous savons qu’avec vous à nos côtés, nous y parviendrons.