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La coupe d’oreilles : une pratique « tendance » pourtant illégale.

A titre liminaire, il s’agira ici de traiter de la coupe d’oreilles à visée esthétique et non de celle relevant du traitement médical (intervention nécessaire pour la santé de l’animal suite à une blessure, une morsure, un hématome, des otites récidivantes, etc).

Récemment, une montée des cas de coupe d’oreilles est à noter. Cette pratique est de plus en plus décomplexée, à tel point qu’il est possible de retrouver sur les différents réseaux sociaux des questions comme « où faire couper les oreilles de mon chien », « cherche adresse pour coupe d’oreilles », des annonces avec des tarifs avantageux, jusqu’à voir des sondages légers sur le fait de savoir si le chien souffre de cette amputation.  

Un engouement significatif pour la coupe d’oreilles émerge, Action Protection Animale s’en inquiète ! 

Aujourd’hui, il n’est pas rare de croiser des chiens aux oreilles coupées aussi bien en ville qu’à la campagne. Nous ne laissons pas de place au débat, il s’agit d’une mode inquiétante et cause de souffrance pour l’animal qui, encore une fois considéré comme un objet, va payer de son corps un changement physique tributaire des désirs esthétiques d’humain ! 

L’otectomie consiste en une résection partielle du pavillon de l’oreille (raccourcies de 1/3 ou de 2/5), elle se pratique généralement entre le 2ème et le 4ème mois après la naissance, avant que la cassure définitive du cartilage ne soit faite, et sous anesthésie. 

Rappelons que l’otectomie trouve sa genèse notamment dans les combats de chiens ou encore pour les chiens de garde mais de manière plus générale pour les chiens dit d’utilité ou dit de travail. Cette pratique touche principalement les races comme le Dobermann, le Dogue allemand, le Amstaff etc. L’otectomie trouve sa justification dans le fait que les oreilles constituent un point faible pour le chien c’est-à-dire une partie du corps facilement exposée aux blessures qui s’avèrent être douloureuses, très saignantes mais surtout difficiles à cicatriser. Sous couvert de protéger son chien, la coupe d’oreille se justifie par le fait de limiter le risque de blessures afin de rendre les chiens moins vulnérables face aux attaques. Autrement dit, rendre plus performante l’utilisation du chien ! 

L’otectomie est interdite en France. A raison de l’illégalité de cette pratique, les chiens ayant subi cette intervention ne peuvent être vendus, ils ne peuvent participer à un concours canin ni à une exposition canine et ils ne peuvent plus être inscrits au LOF.  Par ailleurs à l’instar de cette pratique, l’ablation définitive des griffes des chats (retirer les griffes et la 3ème phalange des doigts du chat), est formellement interdite en France. En revanche, la coupe de la queue, ou caudectomie de convenance, malgré son interdiction reste encore aujourd’hui tolérée en France pour certaines races. Et ce, alors même que le chien utilise sa queue comme outil d’intégration sociale et pour s’exprimer.

Se poser aujourd’hui la question de la douleur, de savoir si la coupe d’oreille va changer la vie du chien est une aberration ! Il s’agit d’une amputation et une mutilation qui touche un des organes du sens communicatif du chien. Non seulement, elles servent à communiquer mais elles permettent également d’entendre correctement. A titre de rappel, le pavillon de l’oreille sert notamment à capter et à concentrer les ondes sonores pour les amener à l’intérieur de l’oreille, via le conduit auditif externe, vers le tympan. D’où son importance. Le sens de l’ouïe est essentiel au chien pour se rassurer, identifier son environnement et se repérer dans l’espace.

Une opération implique nécessairement du stress, de la fatigue et de la douleur. Par ailleurs, mal effectuée, elle peut s’infecter rapidement et conduire à des souffrances importantes et à des complications conséquentes.

Tout simplement, il est ici question d’infliger de la douleur et de l’inconfort aux animaux dans l’idée de les rendre plus conformes aux goûts et usages qu’en ont certains humains. 

Action Protection Animale ne cessera d’avancer l’idée que les animaux non humains ne doivent plus subir des modifications physiques ou une quelconque souffrance sous prétexte de mode ou de performance. L’intégrité de leur corps doit être acquise !

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